Pour que les jeunes aient de réelles opportunités dans leur pays, le système albanais de formation professionnelle doit être réformé. Swisscontact aide à faire le lien entre les établissements d’enseignement professionnel et le secteur privé et veille à ce que l’enseignement professionnel réponde mieux aux besoins du marché du travail.
A Tirana, chaque matin, dans la Rruga Skënderbeg, que tout le monde appelle la « rue des Ambassades », de longues files se forment devant les portes des Ambassades. Les personnes qui s’y bousculent voient trop peu d'opportunités pour elles-mêmes ou pour leurs familles, alors que les promesses de l'Europe occidentale les attirent avec force. Le bureau albanais de Swisscontact étant également situé dans la « rue des Ambassades », chaque jour, nos collaborateurs voient de leurs propres yeux les défis à relever : il est impératif de créer des opportunités en Albanie. Les jeunes ont particulièrement du mal à intégrer le marché du travail. Le chômage des jeunes a légèrement diminué au cours des dernières années, mais il reste assez élevé, à 23%.
Ce taux de chômage important s'explique notamment par le fait que les écoles professionnelles et les universités n'enseignent pas les compétences dont le secteur privé a besoin. Dans le cadre du projet Skills for Jobs, la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) entend améliorer la qualité du système de formation professionnelle albanais. Elle a chargé Swisscontact de le mettre en œuvre, car l’organisation a 25 ans d’expérience en Albanie et a déjà contribué au lancement de réformes par le passé. Skills for Jobs améliorera désormais la qualité et le statut de l'éducation par l'apprentissage, attirera plus de jeunes hommes et femmes dans les écoles professionnelles et veillera à ce que les cours préparent bien les étudiants au marché du travail. Dans cette optique, une collaboration étroite avec le secteur privé est essentielle.
L'équipe de Swisscontact collabore avec sept institutions d'enseignement professionnel dans différentes régions du pays. Avant cette collaboration, les écoles n’avaient aucun lien direct avec le secteur privé. Les enseignants venaient généralement directement de l'université et ne pouvaient offrir aucune expérience pratique à leurs étudiants. Pour cette raison, un élément important de Skills for Jobs est la mise en relation des écoles avec les entreprises, mais ce processus prend du temps. Les écoles et les entreprises doivent d’abord apprendre à se faire confiance. Les enseignants et les administrateurs d'école apprennent de nouvelles méthodes de formation modernes en collaboration avec l'équipe du projet Swisscontact. Pour le moment, ce développement est limité aux écoles partenaires de Swisscontact, avec l’ambition que les autres écoles tirent les leçons des réussites et s’en inspirent.
Le succès est à la portée de tous : depuis trois ans que nos écoles partenaires collaborent avec Swisscontact, elles ont recruté 30% d’apprentis en plus. Ceux-ci, à leur tour, leur présentent d'autres nouveaux défis. Et si la motivation des formateurs et des directeurs a semblé quelque peu fragile au départ, elle est aujourd’hui bien concrète. Les hommes d’affaires sont également incités à agir, à proposer des stages, à collaborer avec les écoles et à participer à leurs activités. Swisscontact travaille toujours en tant que facilitateur, reliant les acteurs entre eux et encourageant les échanges. Une fois que ces processus seront acquis chez les acteurs, le rôle de facilitateur deviendra superflu et Swisscontact se retirera.
Depuis 2017, Skills for Jobs en Albanie aide six écoles professionnelles et entreprises partenaires à mettre en œuvre le modèle d'apprentissage en Albanie. Grâce à l’appui des entreprises, le projet aide les étudiants à se familiariser avec le monde du travail afin d’acquérir les compétences professionnelles dont ils ont besoin, tout en suivant un cycle d’enseignement professionnel. Le modèle d'apprentissage albanais, inspiré de la Suisse, est conçu autour des principes directeurs appliqués dans les pays DACH + pour l'apprentissage.
Les sept éléments suivants sont la clé du succès du système de formation professionnelle albanais fondé sur l’apprentissage.
Le système d’enseignement professionnel albanais fondé sur l’apprentissage repose sur un vaste réseau d’entreprises partenaires. Les écoles ont toutes mis en place une fonction responsable de la construction et de la coordination de ces relations. Cela fait partie du concept de « centres de carrière » (voir section 5). Les écoles s’adressent à des employeurs volontaires qui voient des avantages mutuels dans la collaboration.
Les écoles professionnelles ont notamment pour objectif d'attirer les meilleurs acteurs du secteur privé dans leurs régions. C’est un élément essentiel du succès du modèle d’enseignement professionnel fondé sur l’apprentissage : les écoles souhaitent établir des liens avec des entreprises qui ont une vision claire de l’avenir et qui sont prêtes à investir pour poursuivre leur croissance.
Une condition préalable à l'apprentissage est d'impliquer les trois parties de manière à ce qu’ils y trouvent chacun des avantages :
● Les apprentis améliorent leurs compétences grâce à l'apprentissage.
● Les entreprises investissent dans la formation de leurs futurs employés.
● Les établissements publics d'enseignement professionnel aident à réduire les dépenses publiques consacrées à la formation pratique.
Avant le lancement de Skills for Jobs, la formation pratique consistait en des stages de courte durée. Afin de mieux correspondre à l'engagement et aux exigences des entreprises, l'équipe du projet a maintenant conçu des stages d'une année complète.
Nos écoles partenaires et l'équipe de projet ont un objectif commun : ils veulent créer un environnement en Albanie où la formation en apprentissage prendrait tout son sens. Beaucoup d’efforts ont été déployés pour atteindre cet objectif : l'équipe du projet et les écoles sensibilisent tous les groupes de bénéficiaires, en collaboration avec les agences pour l'emploi. Pour créer des conventions d'apprentissage, ils développent des outils pour les enseignants qui permettent de contrôler l'apprentissage et bien plus encore.
Skills for Jobs a soutenu la création de « centres d'orientation professionnelle » dans chaque école partenaire. Ces unités jouent un rôle de facilitateur dans le processus éducatif : elles établissent des réseaux d’écoles avec des entreprises privées et organisent diverses activités pour mettre les étudiants en contact avec le monde du travail, en plus de l’organisation des entretiens d'embauche entre les jeunes et les entreprises. De plus, les centres de carrière organisent des campagnes de publicité pour les sujets proposés. L’objectif est, d’une part, d’inscrire un plus grand nombre de jeunes dans les écoles professionnelles et, d’autre part, de faire en sorte que les futurs apprentis sachent à quoi s’attendre avec cette formation. En 2017, l'idée de centres de carrière avait été introduite dans la législation locale en matière d'enseignement et de formation professionnels, sous le vocable « Unité de Développement ».
Le soutien fourni par les parents et les membres de la famille pendant la période d’apprentissage est très important. Plus les parents sont engagés, plus grandes sont les chances que la formation se passe bien pour un apprenti. Jusqu'à présent, en Albanie, peu d'efforts ont été déployés pour associer les parents à la vie scolaire et professionnelle des apprentis. A l'avenir, Skills for Jobs travaillera davantage dans ce domaine avec les écoles.
La formation des maîtres-instructeurs est l’un des éléments majeurs du projet pour améliorer la qualité des formations et garantir que toutes les parties concernées en tireront profit. Si les maîtres-instructeurs s’engagent envers leurs jeunes apprentis, cela encouragera ces apprentis à apporter ensuite une contribution substantielle à la société.
Swisscontact crée des opportunités pour les jeunes Albanais de suivre une formation qui leur offrira de bonnes perspectives sur le marché du travail. Il incombe aux jeunes hommes et femmes de saisir ces opportunités en postulant par exemple à un apprentissage. Cette vidéo montre comment Kledia Prela de Lezha a relevé ce défi. (Vidéo en anglais.)
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